Les prochains défis du commerce électronique

Publié le par Stéphane Jeanneteau

La grande distribution :  l'actualité

Les prochains défis du commerce électronique
 

Le secret de la rentabilité des grandes surfaces réside dans l’achat d’impulsion. Je vais au supermarché pour acheter une motte de beurre et un sachet de riz. Arrivé à la caisse, mon caddie est plein, car en passant dans les rayons, je n’ai pas pu m’empêcher de rajouter tout un tas d’articles (très utiles au demeurant).

 

Toute la stratégie de la grande surface réside donc dans le subtil agencement des rayons, tant dans le choix des produits que dans leur agencement sur les linéaires (mettre les bières à côté des couches). Ces tactiques sont devenues tellement importantes qu’un pan entier du marketing s’est développé autour sous le nom de category management.

 

Sur Internet, le category management semble avoir perdu son intérêt. Par la magie du Long Tail, on peut proposer une quantité quasi infinie de produits (puisque le coût des linéaires virtuels est presque nul pour le commerçant). Avec un bon moteur de recherche pour indexer son catalogue, le cyber marchant arrive à des résultats spectaculaires. Ainsi, plus de 60% des livres vendus par Amazon sont des tirages très faibles, introuvables dans les librairies traditionnelles.

 

Le paradoxe de cette stratégie d’exhaustivité est que cela tue l’achat d’impulsion. Pour naviguer dans ces catalogues géants, il faut taper des mots clés très précis. De fait, le client final n’achètera que ce qu’il est venu chercher. Au final, le Long Tail se fait au détriment de l’achat d’impulsion.

 

Pour avoir (enfin !) le beurre (le Long Tail) et l’argent du beurre (l’achat d’impulsion), les sites cherchent donc à mettre en avant des produits auquel l’internaute n’aurait pas pensé spontanément.

 

L’ennui est que dans la majorité des cas, ces mises en avant ne sont pas pertinentes. D’où des taux d’achat d’impulsion très faibles (moins de 2% des visiteurs en moyenne). L’enjeu de demain consiste donc à savoir personnaliser ces mises en avant. En collant aux attentes spécifiques de chaque client, on arrive à démultiplier la taille du caddie.

 

Ces techniques nécessitent des outils mathématiques très sophistiqués. Mais demain, ce sera une condition indispensable de la rentabilité des cybers commerçants. Amazon qui a bien compris cet enjeu a investi énormément d’argent dans ce domaine. D’ici deux ans, les sites qui continueront à proposer les mêmes produits à tous les internautes ont toutes les chances de se faire marginaliser.

Publié dans Les dossiers

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S
Bonjour<br /> Votre analyse est pertinente. Mais peut être un peu en avant sur le marché (ce qui la rend encore plus pertinente en définitive).<br /> L'achat d'impulsion est, je pense, une des clés de la réussite d'un site marchand. Aujourd'hui, tous les sites sérieux savent gérer un catalogue. J'ai bien dit gérer. Ce qui ne signifie pas forcément mettre en avant. Mais rien sur l'achat d'impulsion hormis une mise en avant poussive du prix.<br /> Ce qui est étonnant. Encore plus chez les spécialistes de la GD qui se lancent sur le Net, tel Carrefour ave Boostore. Le site est tout sauf révélateur de la culture commerciale de l'enseigne. Et que dire des techniques de vente utilisées sur le site qui sont quasiment inexistante, alors que les points de vente "en dur" sont des modèles d'organisation commerciale.<br /> Donc, oui, les modèles mathématiques permettront de mettre en avant un produit pour un consommateur dont on connaît le profil, mais rien ne remplacera le bon sens commerçant et la capacité à faire vivre le produit pour capter l'internaute. L'achat d'impulsion tant qu'à lui se jouera sur le visuel, l'aspect pénurique de l'offre et le prix of course.<br /> En tout cas, je mets sur mon blog le lien vers votre site très riche. <br /> Mon blog: http://culturemarketing.oldiblog.com<br />  
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