Quelques idées reçues sur le pouvoir d’achat

Publié le par Stéphane Jeanneteau

110_f_451262_zpc0wp78ibt3i1byhdwxlzvxk3l9xk.jpg• Le pouvoir d’achat baisse-t-il ?
Non, il augmente mais moins qu’avant et pas pour tout le monde. Explications : le pouvoir d’achat des Français a globalement augmenté de 2,3% en 2006, selon l’Insee. Mais depuis 2003, cette hausse est en moyenne de 1,9%, un chiffre bien loin des 3,4% annuels enregistrés entre 1998 et 2002. Sans compter que le budget du logement, considéré par l’Insee comme une dépense d’investissement, n’est pas pris en compte.  De plus, la hausse du pouvoir d’achat concerne surtout les revenus supérieurs : les 5% des foyers les plus riches ont bénéficié d’une hausse moyenne de 1% de leur pouvoir d’achat entre 2002 et 2005, tandis que les 10% des plus pauvres ont de leur côté accusé une tendance à la baisse. La flambée des prix de l’essence et de certains produits alimentaires de base (pain, pâtes, lait…) touche donc surtout les ménages aux revenus modestes et contribue au sentiment que leur niveau de vie se détériore. D’autant que, si les hauts salaires s’envolent, la grande majorité des salariés constate de son côté une stagnation de sa rémunération.

 

• Une hausse de la consommation est-elle indispensable pour relancer la croissance ?
Pas si sûr : actuellement, la consommation soutient déjà la croissance. La relance passe plutôt par une remise en question de la politique commerciale de la France, un dossier autrement plus épineux à traiter.  Explications : la machine à consommer fonctionne plutôt très bien depuis cinq ans, selon la plupart des experts. La consommation des ménages a augmenté de 2,6% en 2006, soit plus vite que le produit intérieur brut (PIB). Les Français devancent dans ce domaine les Britanniques, les Allemands et les Italiens, entre autres. En réalité, la faiblesse de la croissance française s’explique par l’état déplorable de son commerce extérieur (près de 30 milliards d’euros de déficit en 2006) et par son taux d’investissement trop faible.

• La consommation rend-elle plus heureux  ?
Non, le moral des ménages ne cesse de baisser alors qu’ils consomment de plus en plus. Explications : alors que la consommation des ménages se porte bien, on répète à l’envi que le moral des Français est en berne et qu’ils n’ont pas confiance en l’avenir. En fait, le lien de causalité entre moral et consommation est de plus en plus remis en question. Ainsi en avril dernier, un colloque de l’OCDE sur le bonheur a conclu à l’inadéquation des indicateurs de croissance économique lorsqu’il s’agit de mesurer le sentiment de bien-être des populations. “Le produit intérieur brut ne fait pas le bonheur”, a d’ailleurs déclaré à cette occasion Enrico Giovannini, le chef statisticien de l’OCDE.    

Source :  metro

 

Publié dans Les news

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